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Comment, en tant que propriétaire, louer en toute sécurité cet été

Des règles draconiennes sont mises en place pour assurer la sécurité sanitaire des personnes louant un logement saisonnier.


Pour les propriétaires qui vont louer un logement à des touristes cet été, les questions sont nombreuses. Comment être certain qu’aucun des locataires n’attrapera le Covid-19 dans le logement ? Quel processus mettre en place entre deux locataires ? « Afin d’éviter tout risque et de rassurer propriétaire comme locataire, tout est question de nettoyage, et il faudra être très scrupuleux dans ce domaine », répond Timothée de Roux, président de l’Union nationale pour la promotion de la location de vacances (UNPVL) et directeur général d’Abritel-HomeAway.


Selon l’UNPVL, les dernières études disponibles indiquent que le Covid-19 peut rester infectieux pendant plusieurs heures sur les surfaces. Cette durée peut aller de 72 heures sur du plastique à 48 heures pour l’acier inoxydable et 24 heures sur du carton. Si le logement a été occupé pendant les cinq jours précédant l’arrivée de nouveaux locataires, la Fédération a prévu un protocole de nettoyage et de désinfection établi avec le concours de l’entreprise de nettoyage 02 Care services.


Un nettoyage très approfondi

Parmi les grands principes, il est indiqué qu’il faut commencer le ménage de façon à ne pas à avoir à entrer dans une pièce déjà nettoyée et désinfectée et qu’il faut toujours nettoyer en commençant par la zone la plus propre et en finissant par la zone la plus sale.


Le principe est aussi de laver le sol du fond de la pièce vers la sortie. S’il y a un étage, il est nécessaire de commencer par le haut d’abord puis de continuer en bas. A l’intérieur du logement, il est préférable d’utiliser des surchaussures, ou laisser ses chaussures à l’extérieur du logement et de porter des gants pour faire le ménage.

Il est également obligatoire de désinfecter toutes les surfaces de contact et les sols, en utilisant un virucide respectant la norme EN 14476 ou l’eau de javel diluée à 0,5 % de chlore actif, c’est-à-dire 1 litre de javel à 2,6 % et quatre litres d’eau froide. Cela concerne tout particulièrement le plan de travail, la table, les chaises, les interrupteurs, les poignées de portes, etc.


Enfin, pour éviter de disséminer le virus, l’aspirateur doit muni d’un filtre à très haute efficacité pour les particules aériennes – filtre Hepa (haute efficacité sur les particules aériennes) –, sinon, mieux vaut utiliser un bandeau à usage unique imprégné d’un détergent. Les serpillières, les chiffons doivent être à usage unique ou bien lavés à chaque fois à 60 °C de la même façon que le linge de maison. L’ensemble du processus est téléchargeable sur le site www.unpvl.fr.


Un coût supplémentaire

Il s’agit donc d’un ménage très approfondi qui représentera un coût supplémentaire pour les propriétaires. Les tarifs d’une entreprise comme O2 Care services vont de 22,30 euros TTC à 26,30 euros TTC par heure, en fonction de la formule choisie. « Bien souvent, les locataires sortants faisaient le ménage et l’agence immobilière par laquelle je mets le logement à louer venait juste vérifier que tout était en ordre avant de récupérer les clés », explique Marie-France, propriétaire d’un deux-pièces à Agde (Hérault). Le locataire évitait ainsi le forfait ménage optionnel à 60 euros.


Cette année, cette solution ne sera pas possible car il semble difficile de demander à un locataire de réaliser tout ce processus. « Seule une entreprise spécialisée peut tout respecter à la lettre ou bien il faut y passer soi-même beaucoup plus de temps que d’habitude », pense Marie-France.


Il sera aussi impossible de faire entrer un nouveau locataire juste à la suite d’un locataire sortant. « Il est important d’espacer la sortie et l’entrée dans les lieux de plusieurs heures, au moins six, le temps d’aérer le logement et de le désinfecter », rappelle Solange Escure, directrice générale de Gîtes de France qui recommande à tous les propriétaires d’enlever les brochures papier, les cartes et documentation, de changer tous les cousins et plaids ou d’utiliser du désinfectant pour tissu afin d’éviter tout risque.


Les propriétaires de chambres d’hôtes, quant à eux, réfléchissent à un nouveau fonctionnement pour que les hôtes soient en sécurité lors des petits déjeuners et dîners qui se prennent souvent en commun.


4 m2 par baigneur

Les règles sont également strictes lorsque le logement loué dispose d’une piscine partagée par plusieurs locataires.

Chaque Agence régionale de santé (ARS) a ainsi émis des préconisations afin d’autoriser la réouverture des piscines collectives, mais toutes se rejoignent sur un point : il est indispensable de contrôler deux fois par jour la qualité de l’eau en fonction du carnet sanitaire obligatoire pour toutes les piscines collectives.


Pour cette tâche, un professionnel n’est pas indispensable, un autocontrôle est possible, mais il faut être formé car cela nécessite de savoir contrôler le PH, de vérifier le nombre de litres à rajouter dans la piscine et de mesurer tous les éléments liés au chlore.


« Autre obligation : il faut un espace de 4 m2 par baigneur, ce qui implique de limiter le nombre de personnes à l’entrée et dans le bassin », explique Gilles Mouchiroud, président de la Fédération des professionnels de la piscine (FPP).

De crainte de ne pas pouvoir assurer tous ces contrôles, certaines résidences ont décidé de ne pas ouvrir la piscine cet été. « Il aurait fallu faire venir le pisciniste deux fois par jour au lieu d’une seule fois comme chaque été et il faudrait un vigile pour vérifier qu’il n’y a pas trop de monde dans le bassin et aux abords de celui-ci. Le coût de tous ces éléments n’est pas à notre portée », explique Marie-France. La piscine de la résidence restera donc fermée cet été au risque de décevoir les locataires.


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